C’est l’heure du diner. Nous passons à table avec Papi et
Mamie. Chacun est plongé dans son assiette de potage bien bon, bien chaud,
quand Mamie explose de rire.
Non pas que ce soit rare de sa part. Elle est plutôt de
nature enjouée, contrairement à Papi qui lui a tendance à regarder la moitié du
verre vide, oubliant que l’autre moitié est pleine.
Rien de drôle dans la scène, chacun se remplissant le ventre
sans mot dire.
Qu’avait-il bien pu se passer ?
Je t’ai dit que je me
suis coupée en taillant la viande tout à l’heure ? me dit-elle en montrant
son majeur joliment enrubanné.
J’avais bien vu le pansement mais elle en a souvent un à ce
doigt. Mamie occupe ses mains, le soir devant la télé, en tricotant de jolies chaussettes bien chaudes pour l'hiver.
Ce doigt souffre particulièrement du frottement répété de l’une des quatre
aiguilles nécessaires pour confectionner son ouvrage.
Non, tu ne me l’as pas
dit.
Regarde.
A mon tour, j’explose de rire.
Mamie s’est soignée toute seule, très vite, en posant un morceau
de sparadrap (la coupure n’était pas importante), et a repris aussitôt sa tâche.
Mais en fait, le doigt blessé était ... l’index voisin.
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